Affaire Saint-Stanislas : 107 dossiers de victimes présumées recensés à ce jour.
Nantes, 17 octobre 2025 – Trois semaines après le lancement de l’appel à témoignages, le collectif « Saint-Stanislas, victimes de l’institution » fait état d’une situation alarmante concernant l’établissement catholique nantais et son réseau d’écoles affiliées.
Un bilan qui s’alourdit de jour en jour
Lors d’une rencontre organisée ce vendredi avec le diocèse de Nantes et l’Enseignement catholique de Loire-Atlantique, le collectif a dressé un bilan provisoire révélant l’ampleur des faits présumés :
107 dossiers ont été ouverts pour des personnes se déclarant victimes d’agressions sexuelles ou physiques.
56 personnes se déclarent victimes au sein de l’établissement Saint-Stanislas (collège et lycée), dont 17 témoins supplémentaires. 27 dossiers concernent 13 autres établissements scolaires (certains ne précisant pas l’établissement), avec 25 personnes se déclarant victimes et 2 témoins.
Les établissements de Loire-Atlantique identifiés
Les témoignages recueillis concernent une dizaine d’établissements catholiques de la région nantaise et au-delà :
Secondaire (collèges et lycées) :
Abbaye de Chantenay, Nantes, Saint-Martin (actuel collège), Collège-lycée Erranan, Nantes (fermé), Externat des Enfants nantais, Nantes, La Joliverie, Nantes, Blanche de Castille, Nantes, Saint-Jacques, Nantes (Primn), Saint-Théophane Vénard, Nantes, Saint-Joseph du Loquidy, Nantes.
Collèges et lycées :
Collège Saint-Louis, Saint-Nazaire, Saint-Jean-Baptiste, Guérande, Saint-Joseph, Châteaubriant.
Primaire :
École Saint-Gohard, Saint-Nazaire, Notre-Dame-de-Lourdes, Sainte-Pazanne, Notre-Dame/Saint-Joseph, Saint-Nazaire, Saint-Louis-de-Montfort, Thouaré.
Une cellule d’écoute débordée
Le collectif souligne que 3 personnes seulement assurent l’accompagnement des victimes à travers un petit séminaire hebdomadaire. Une première série de 51 dossiers a été transmise au procureur le 3 octobre, et une seconde transmission est prévue ce lundi 20 octobre, témoignant d’un afflux continu de témoignages.
Dans leur communiqué, les membres du collectif réaffirment leur détermination : « Nous souhaitons réaffirmer notre engagement : répondre à toutes les victimes, les écouter, les accompagner, et transmettre systématiquement les témoignages à la justice. Cette démarche s’inscrit dans le travail de la cellule d’accueil et d’écoute mise en place par le diocèse. »
Une rencontre constructive avec les institutions
La rencontre du 17 octobre avec le diocèse de Nantes et l’Enseignement catholique de Loire-Atlantique s’est déroulée dans un climat décrit comme « franc et respectueux ». Les institutions se sont engagées à travailler ensemble « afin que la vérité se manifeste » et ont pris des engagements communs et concrets pour accompagner les victimes.
Le collectif précise que « toute personne qui se signalerait victime ou témoin sera bien écoutée, accompagnée et dirigée vers qui de droit. »
Contexte et enjeux, la gestion des violences sexuelles et physiques
Cette affaire soulève des questions majeures sur la prévention et la gestion des violences sexuelles et physiques au sein des établissements d’enseignement catholique. L’ampleur des témoignages recueillis en seulement trois semaines suggère une problématique systémique qui pourrait s’étendre au-delà des cas actuellement recensés.
Les autorités judiciaires et religieuses sont désormais face à un défi majeur : faire toute la lumière sur ces allégations tout en assurant un accompagnement adapté aux victimes présumées.
Pour toute information complémentaire ou pour témoigner, les personnes concernées peuvent contacter le collectif « Saint-Stanislas, victimes de l’institution ».
