Tribune Libre

CETA : Yves Daniel a voté contre

L'Assemblée nationale adopte le CETA. Dans la majorité, 52 députés se sont abstenus et 9 ont voté contre. Yves Daniel, député de la 6e circonscription de Loire-Atlantique s'en explique.

CETA : Yves Daniel a voté contre et s’en explique dans un communiqué de presse. Le député de la 6e circonscription de Loire-Atlantique Châteaubriant Ancenis s’exprime.

Un traité de libre-échange : non
Un traité d’échanges équitable : oui
« Le CETA : un accord qui ne répond pas au modèle social, économique et écologique que nous voulons »

Dans notre société mondialisée, en quête de sens, et marquée par l’intensification des conflits, je suis bien entendu, pour une reconstruction du multilatéralisme, mais pas pour un multilatéralisme inéquitable, générateur de dumping par une concurrence faussée et déloyale, contraire aux accords de Paris sur le climat et à la loi Agriculture et Alimentation.

Au nom du principe de précaution, les accords internationaux doivent prioritairement répondre aux enjeux de la planète, à commencer par le dérèglement climatique ainsi que la transition écologique, la sécurité alimentaire et donc la santé publique.

Aujourd’hui, le CETA, tel qu’il est appliqué, m’interroge autant qu’au début 2017 lorsque nous avions voté, au sein de la Commission des Affaires Européennes dont j’étais alors membre une résolution qui met en avant le besoin d’un positionnement éclairé sur l’équilibre des échanges entre l’Europe et le Canada.

Les débats sur le CETA à l’Assemblée nationale se résument trop souvent, seulement à l’équilibre financier de la balance commerciale. Or, j’estime que les accords internationaux doivent répondre à des choix de société et non pas uniquement servir les seuls intérêts financiers de grandes multinationales ou le développement d’une agriculture de plus en plus industrialisée.

Pour moi, la souveraineté alimentaire doit être préservée. Pour cela, il faut produire et consommer de manière équilibrée sur le territoire national, voire européen, et exporter vers d’autres pays ce dont ils ont besoin. C’est aussi importer en retour les produits qui nous sont nécessaires. Cette logique vertueuse qui améliore le bilan-carbone, est contraire à un système d’import-export de produits identiques.

CETA : Yves Daniel a voté contre et prône  » une exception agriculturelle »

Les produits agricoles alimentaires sont la base de la santé de la planète, du vivant et donc des humains. Ce ne sont pas des marchandises comme les autres. Elles doivent alors être traitées en conséquence, au nom de ce que j’ai toujours défendu :  » une exception agriculturelle ». En ce sens je suis favorable à des accords internationaux mais lorsqu’ils sont sécurisés et conformes à notre réglementation et à notre modèle de développement durable européen.

Ce mardi 23 juillet, nous avons dû nous positionner, comme parlementaires, sur la ratification du CETA. J’ai voté contre parce que je n’ai pas trouvé de réponses aux questions suivantes. Cet accord peut-il répondre aux enjeux de demain pour les futures générations ? Peut-il répondre au juste équilibre dans les échanges internationaux pour l’intérêt général et le bien commun des pays ? Peut-il répondre au dérèglement de la planète et au risque de migrations climatiques ? Et peut-il répondre à l’équilibre du développement durable : économie, sociale, écologie ?

Je réponds : Non, au regard de mes engagements politiques responsables.

Pour moi le CETA renforce le pouvoir de la finance et des multinationales au détriment de tous ces enjeux. J’estime en effet qu’il est impératif d’améliorer le texte, de se doter d’outils au bénéfice d’autres futurs accords mondiaux, qui devront toujours être conclus dans l’objectif de rechercher le compromis gagnant-gagnant le plus juste et le plus équitable.

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