Châteaubriant : les retraité·es en première ligne d’une nouvelle offensive.
Un rassemblement est prévu jeudi 6 novembre à 10 h 30 au Théâtre de Verre à Châteaubriant pour dénoncer les mesures du projet de loi de finances 2026.
Les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2026, dans leur version Lecornu, suscitent une vive inquiétude chez les organisations de défense des retraité·es. Loin d’atténuer les mesures initialement présentées par François Bayrou, ce texte les amplifierait, selon les syndicats qui dénoncent « une attaque sans précédent contre notre Sécurité sociale et les droits des retraité·es et des salariés ».
Une « année blanche » aux conséquences dramatiques
La mesure phare du projet ? Le gel total des pensions de retraite et de l’ensemble des prestations sociales en 2026, qualifié d' »année blanche ».
Le barème des impôts serait également gelé. Cette absence de revalorisation interviendrait dans un contexte d’inflation persistante, amputant directement le pouvoir d’achat des retraité·es.
Mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêteraient pas là : de 2027 à 2030, les pensions seraient revalorisées à un niveau inférieur de 0,4 point à l’inflation, prolongeant ainsi l’érosion du niveau de vie des personnes âgées.
Fiscalité : la fin d’un avantage historique
Sur le plan fiscal, le projet prévoit la suppression de l’abattement de 10 % dont bénéficient actuellement les retraité·es. Cette mesure viendrait alourdir la pression fiscale sur des revenus déjà affectés par le gel des pensions.
Retraite complémentaire : l’Agirc-Arrco dans la tourmente
Du côté des retraites complémentaires, le gel imposé par le patronat à l’Agirc-Arrco soulève l’indignation. Les organisations syndicales pointent du doigt un paradoxe : alors que le régime complémentaire dispose de réserves estimées à 110 milliards d’euros, il aurait investi 3,6 millions d’euros de cotisations dans des entreprises d’armement plutôt que de revaloriser les pensions.
Santé : vers un renoncement aux soins ?
Le volet santé du projet inquiète particulièrement. Plusieurs mesures viendraient rogner la prise en charge des dépenses médicales :
►Doublement des franchises médicales.
►Participation forfaitaire annuelle portée à 100 euros.
►Remise en cause du statut « Affection de longue durée » (ALD).
►Diminution de la prise en charge des cures thermales.
Ces dispositions pourraient contraindre de nombreux retraité·es à renoncer à des soins ou à un suivi médical, avec des conséquences potentiellement graves sur leur santé.
La perte d’autonomie, grande oubliée
Alors que le vieillissement de la population rend la question de la dépendance de plus en plus cruciale, aucune mesure significative sur la prise en charge de la perte d’autonomie ne figurerait dans ce projet de budget.
Les organisations mobilisées dénoncent des choix budgétaires qu’elles jugent injustes : « Les plus hauts revenus et les entreprises sont à nouveau épargnés », avec le maintien des niches fiscales, des dividendes importants versés aux actionnaires, et des exonérations de cotisations sociales et aides publiques sans contreparties.
Face à ce qu’elles qualifient de « recettes » aux « mêmes effets », les organisations appellent à la mobilisation. Un rassemblement est prévu jeudi 6 novembre à 10 h 30 au Théâtre de Verre à Châteaubriant pour exprimer l’opposition à ces mesures et défendre les droits des retraité·es actuels et futurs.
