Loire-Atlantique

Dupont de Ligonnès : le procureur conteste la version de la sœur

Histoire de faire le buzz, Christine de Ligonnès a tenté un coup d'éditeur avec la sortie d'un livre qui conteste la version officielle de l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès. Le procureur de la République de Nantes réagit.

Dupont de Ligonnès : le procureur conteste la version de la sœur du principal suspect, disparu en 2011*

Christine Dupont de Ligonnès, sœur cadette de Xavier, dans un livre récent écrit avec Bertram de Verdun, son conjoint, prétend que son frère n’est pas mort en 2011. Son livre est qualifié par son éditeur de « contre-enquête exclusive », un argument de vente. « La promotion que plusieurs médias ont bien voulu lui réserver n’est pas du goût de M.Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes. Dans un communiqué de presse envoyé aux médias, le procureur  précise  que cette promo agressive : «a heurté aussi bien la famille d’Agnès Dupont de Ligonnès que les enquêteurs qui ont travaillé et travaillent encore sur ce dossier. »

Elle affirme que son frère travaillait pour les renseignements

Le procureur de Nantes poursuit :  « Sa thèse défendue dans son livre est que Xavier Dupont de Ligonnès et toute sa famille ont pu être «exfiltrés» au profit de services secrets américains et seraient tous vivants. La thèse de la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès suppose une complicité des enquêteurs, lesquels auraient falsifié des éléments de preuve. »

Dupont de Ligonnès : le procureur conteste la version de la sœur
Le 55 boulevard Robert Schumann à Nantes – Google street.

« Même si de nombreux observateurs ont pu d’ores et déjà indiquer que cette thèse était « farfelue », « extravagante», je me dois de confirmer que rien ne permet de donner judiciairement du crédit à cette version, qui implique la falsification d’actes judiciaires non seulement par des enquêteurs mais également par les experts ayant procédé aux autopsies et aux analyses d’identification par empreintes génétiques, lesquelles ont été réalisées à partir de prélèvements musculaires opérés sur les corps découverts. »

Je me dois d’ajouter que Madame Christine Dupont de Ligonnès, partie civile dans le cadre de cette affaire, n’a jamais demandé à être entendue par le magistrat instructeur, et n’a pas plus formé de demande d’actes d’investigation supplémentaires, ni par elle-même, ni par le truchement de son avocat qui l’accompagne dans sa campagne médiatique. »

Le procureur rétablit les faits dans « une affaire toujours en cours »

Renaud Gaudeul souligne le manque de sérieux dans la rédaction du livre.

« Contrairement également à ce qui a pu être compris par certains, cette affaire est toujours en cours d’instruction au pôle criminel de Nantes. Elle n’a pas été confiée au pôle des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre, dès lors que ce dossier n’entre pas dans les critères d’attribution de ce pôle. »

« Contrairement encore à ce qui a pu être publié, une clôture prochaine des investigations n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour. »

« C’est donc sous l’égide d’un magistrat instructeur nantais que les enquêteurs de la Direction Interdépartementale de la Police Nationale à Nantes, de l’Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP) et de la Brigade Nationale de Recherche des Fugitifs (BNRF) poursuivent leurs investigations afin de localiser Xavier Dupont de Ligonnès. Ce sont aujourd’hui plus de 1750 signalements, en France comme à l’étranger, qui ont été reçus et exploités. Vainement à ce jour. » conclut le procureur de la République.

* Nantes 21 avril 2011 : cinq corps sont découverts sous la terrasse d’un pavillon nantais. Ils sont rapidement identifiés comme étant ceux de la mère et des quatre enfants de la famille Dupont de Ligonnès. Seul manque le père, Xavier, disparu sans laisser de traces et bientôt considéré par la police comme le principal suspect.

Visuel de Une : Capture d’écran Youtube.

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