Henri-Franck Beaupérin à Notre-Dame du Bon Port
À Nantes ce dimanche, l'organiste Henri-Franck Beaupérin, figure singulière de l'orgue français contemporain, se produira sur le Grand orgue Debierre de Notre-Dame de Bon Port. Au programme, transcriptions symphoniques et improvisations qui promettent de révéler toute la palette sonore de cet instrument remarquable.
Henri-Franck Beaupérin à Notre-Dame de Bon Port, à Nantes, dimanche 19 octobre à 16 h.
Dans le paysage des organistes français contemporains, Henri-Franck Beaupérin occupe une place singulière. Par son approche audacieuse du répertoire, son talent d’improvisateur et sa vision d’un , orgue tourné vers l’avenir, cet artiste invite à redécouvrir un instrument parfois perçu comme figé dans la tradition.
Rendez-vous à Notre-Dame de Bon Port
L’occasion de découvrir cet artiste exceptionnel se présente dès ce dimanche 19 octobre à 16 h à Notre-Dame de Bon Port, où Henri-Franck Beaupérin, titulaire des orgues de l’abbaye de Sylvanès, sera aux claviers du Grand orgue Debierre. Au programme : transcriptions et improvisations, deux dimensions essentielles de son art qui permettront au public d’apprécier toute l’étendue de son talent.
Ce dimanche est l’occasion également de découvrir cette église, Notre-Dame de Bon Port avec son dôme si reconnaissable le long des quais à Nantes. Ici, c’est Florence Ladmirault qui officie tout au long de l’année sur l’imposant instrument. Organiste, cheffe de chœur et professeure, la musicienne nantaise est l’arrière petite-fille du compositeur nantais Paul Ladmirault (1877-1944). Elle enseigne l’orgue dans les écoles d’Orvault et de Vertou.
La formation d’Henri-Franck Beaupérin reflète la richesse de l’école française d’orgue. Après avoir été l’un des derniers disciples de Gaston Litaize, figure tutélaire de l’orgue du XXe siècle, il a perfectionné son art auprès de maîtres prestigieux : Michel Chapuis, Olivier Latry, Michel Bouvard, Loïc Mallié et Jean-Claude Raynaud au Conservatoire de Paris. Sa formation s’est enrichie des enseignements de Jean Boyer, Louis Robilliard, Thierry Escaich, ainsi que de personnalités internationales comme Ton Koopman et Jean Guillou.
Cette diversité de professeurs a forgé un musicien aux multiples facettes, capable d’embrasser un vaste répertoire tout en développant une voix personnelle.
Henri-Franck Beaupérin, une reconnaissance internationale
Le talent de Beaupérin s’est rapidement imposé sur la scène internationale. Lauréat des concours de Tokyo et Lahti, il a également reçu le Prix d’Improvisation au prestigieux concours Franz Liszt de Budapest. En 1995, moment charnière de sa carrière, il remporte à l’unanimité du jury le Grand Prix d’interprétation du premier Concours International de la Ville de Paris.
Depuis, les invitations se sont multipliées dans les festivals les plus réputés : Festival d’Art Sacré de Paris, « Toulouse-les-Orgues », « Stras’Orgues », Festival d’Avignon, Festival de Saint-Céré, Chartres, Saint-Bertrand-de-Comminges, Internationale Orgelakademie d’Altenberg, Leipzig, Tokyo, Montréal… Autant de scènes où il défend la création contemporaine, donnant vie aux œuvres de compositeurs tels que Thierry Escaich, Jean-Baptiste Robin, Grégoire Rolland, Guillaume Le Dréau ou Richard Dubugnon.
Un art de la transcription et de l’improvisation
Organiste émérite de la cathédrale d’Angers et titulaire du grand orgue de l’abbaye de Sylvanès, Henri-Franck Beaupérin est également reconnu pour son travail de transcripteur. Cette pratique, qui fait la part belle à l’esthétique symphonique, lui permet d’élargir considérablement le répertoire de l’orgue.

Parmi ses transcriptions les plus remarquées, plusieurs ont fait l’objet d’enregistrements discographiques : le Prélude, Choral et Fugue de César Franck, L’Anneau de Salomon de Jean-Louis Florentz, la Sonate de Franz Liszt, ou encore L’Apprenti Sorcier de Paul Dukas. Ces adaptations témoignent d’une connaissance approfondie des possibilités de l’instrument et d’une vision créative qui renouvelle l’écoute d’œuvres célèbres.
Gulliver : l’orgue du futur
Mais c’est peut-être dans sa réflexion sur l’avenir de la facture d’orgues qu’Henri-Franck Beaupérin se montre le plus innovant. Vivement intéressé par le devenir de son instrument, il a conçu « Gulliver », un orgue modulaire assisté par ordinateur qui révolutionne les usages traditionnels.
Ce véritable grand orgue à tuyaux présente la particularité d’être transportable en tous lieux, permettant de rapprocher l’instrument du public. Plus qu’une simple prouesse technique, Gulliver préfigure des formes de concerts inédites et ouvre la voie à une approche musicale novatrice, libérant l’orgue de son ancrage architectural pour en faire un instrument de concert nomade.
Un regard neuf sur l’orgue
Par son répertoire qui embrasse aussi bien la tradition que la création contemporaine, par son art de l’improvisation et par ses propositions audacieuses pour l’évolution de l’instrument, Henri-Franck Beaupérin incarne une génération d’organistes qui refusent l’enfermement dans le passé. Il démontre que l’orgue, loin d’être un instrument fossilisé, peut être au cœur des questionnements musicaux contemporains et continuer à surprendre, à émouvoir et à innover.
Henri-Franck Beaupérin à Notre-Dame de Bon Port
Dimanche 19 octobre à 16 h.
Notre-Dame de Bon Port, place du Sanitat, Nantes.
Jean-Sébastien Bach, chaconne BWV 1004 (transcription Arno Landmann),
Henri-Franck Beaupérin, improvisation,
Franz Liszt, sonate pour orgue.
Ce concert clôture deux journées de Master-class orgue et improvisation organisée par Orgue en Pays de la Loire.
