Loire-Atlantique

Héric : le Gén’éric craint l’écran noir

Pour que la lumière soit, il faut de l'énergie. Celle des bénévoles du cinéma Gén'éric fait chaud au cœur. L'association qui soutient le cinéma est confrontée à une note salée de son fournisseur d'électricité.

Héric : le Gén’éric craint l’écran noir. Le contrat d’énergie est passé de 22 000 à 66 000 euros en quelques mois. Qu’en sera-t-il pour les années à venir ?

Les salles de cinémas indépendantes ou associatives voient leurs comptes exploser. Le principal poste de dépense dans un cinéma, avant le personnel, est l’énergie.

À Héric, la commune vient au cinéma associatif depuis des décennies. Un cinéma qui n’a rien à envier aux complexes rutilants des aires urbaines. Ici, c’est un petit complexe de trois salles de 407 places, qui permet d’offrir une programmation variée, éclectique. L’année écoulée a vu 75 000 spectateurs franchir les portes du Gen’eric.

Cette commune de la seconde couronne nantaise affiche un solde démographique positif. 40% des 6500 âmes ont moins de trente ans.

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Cécile Ousset, chargée de médiation culturelle et de communication à Gén’éric © Alain Moreau.

Le lieu est bien autre chose qu’un simple cinéma trois salles de 407 places. Il est lieu de rencontres, de débats, de fêtes, (ciné-concert, ciné-goûter,…). L’établissement est classé Art & Essai et bénéficie du label jeune public et patrimoine/répertoire. Le Gen’eric, ce sont 114 bénévoles qui accompagnent deux salariés. Un famille sans qui la boutique ne tournerait pas.

Un cinéma ouvert 363 jours par an

Pour David Batard, directeur du cinéma depuis 2016, qui défend un cinéma associatif et viable, en parallèle des circuits du cinéma industrie des usines à cinéma. :

« Que devient l’éducation à l’image, la diversité culturelle, le lien social entre générations ?

Quel avenir pour les activités en lien étroit avec les partenaires locaux : théâtre, centres de loisirs, écoles, collèges, associations de jeunes, des ainés, qui dynamisent la commune et ses alentours ? »

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Olivier Forestier, co-président de l’association © Alain Moreau.

Des solutions existent pour limiter la casse

Adapter l’amplitude journalière de programmation en fonction des pratiques des spectateurs n’est pas aussi simple à mettre en pratique que sur un gros complexe urbain. Ici, les gens ont leurs habitudes.

Le Gen’eric mise sur de nouveaux projecteurs aux lampes laser. Ceux-ci consomment environ quatre fois moins d’énergie. Le cinéma d’Héric a déjà équipé de cette technologie une salle sur les trois. Pour changer les deux autres projecteurs, il faut trouver pas moins de 150.000 €.

La ministre de la culture, Mme Rima Al Malak est consciente du problème que traversent les 6400 salles obscures de France. Elle a promis un plan d’aide.

Une cagnotte est en ligne depuis jeudi pour tenter de sauver les  cinéma Gén’eric

Le cinéma d’Héric a 118 ans

En 1905, ce sont des séances du cinéma paroissial auxquelles ont droit les habitants d’Héric.

Dans les années 1950, une association assure la gestion du cinéma.

En 1996, le cinéma prend comme nom « le Gén’éric ». C’est l’année également d’une grande rénovation de la charpente et de la toiture. Les salles et le hall d’entrée prennent également un coup de jeune.

En 2019, le cinéma devient multiplex, deux salles supplémentaires ouvrent en mai.

Le Gén’éric fait partie du groupement SCALA (Salles de Cinéma Associatives de Loire-Atlantique).

 

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