Musique

La Clémence de Titus à l’opéra d’Angers

La Clémence de Titus à l’opéra d’Angers pour deux séances. Ce dimanche 16 janvier 2022, à 16 h et mardi 18 janvier 2022, à 20h.

Après avoir ébloui le public de Graslin, à Nantes, du 10 au 18 décembre dernier, l’opéra de Mozart, mis en scène par Pierre-Emmanuel Rousseau est à Angers pour deux représentations

La Clémence de Titus, un des opéras les moins connus de Mozart.

Pierre-Emmanuel Rousseau, qui outre la mise en scène, assure la décoration et les costumes, revisite ici les codes. Nicolas Krüger, dirige la musique.

Un opéra (presque) en noir et blanc

« Pour La Clémence de Titus, j’ai travaillé avec des séries comme « The House of Cards » ou « The Crown ». (…). Pour le personnage de Vitellia par exemple, je me suis beaucoup inspiré du film « Les Damnés » de Visconti et plus particulièrement à Sophie Von Essenbeck. Elle qui a toujours vécu avec le pouvoir, le pouvoir c’est comme un virus. Au fur et à mesure qu’elle s’enlise dedans, elle se consume, se maquille de plus en plus au point de se couvrir de plâtre…. Ça m’a beaucoup marqué. »

Un Mozart subversif

1791 est l’année des œuvres ultimes pour Mozart. En mars, juillet, et août il reçoit 3 commandes. La Flûte enchantée,  Le Requiem et La Clémence de Titus. Rien ne va plus pour le compositeur viennois depuis la mort de l’empereur Joseph II, son protecteur. C’est désormais Léopold II qui règne et Mozart,  il ne l’apprécie pas beaucoup. Et pour couronner le tout, Léopold II a reconduit Antonio Salieri, son célèbre rival au poste officiel de kapellmeister, c’est à dire comme compositeur de la Cour. L’époque fastueuse des amusements et des bals masqués et tout à coup bien loin pour Mozart

En juillet 1791 Domenico Guarda, le directeur du théâtre de Prague commande un nouvel opéra à Mozart à l’occasion du couronnement de Léopold II comme roi de Bohême. La cérémonie est prévue début septembre à Prague. Pour Mozart cela tombe mal. Il n’est pas en grande forme et surtout il est en train de travailler sur La flûte enchantée . Tant pis,  il accepte et mets la flûte de côté. Après tout cette commande est peut être aussi une occasion pour trouver grâce aux yeux du nouvel empereur. Pour le genre, Mozart opte pour l’opéra séria, un genre italien noble et sérieux qui puisse souvent ces sujets dans l’Antiquité.

Un roi faible est un roi qu’on élimine

En ce qui concerne le livre et on lui impose un vieux texte écrit en 1734 pour un opéra d’Antonio Caldara mais ce livre et il va falloir lui redonner un coup de jeune et c’est le librettiste Caterino Mazzola poète officiel de la cour de Dresde qui va s’en charger. La mode 1791 n’est plus la même qu’en 1734. Ainsi, Mazzola raccourcit le nombre d’aire de plus de la moitié et resserre l’intrigue. Mozart a peu de temps pour livrer son œuvre et les contraintes s’accumulent. Le compositeur écrit  les airs en fonction des solistes. Cette fois-ci,  on ignore encore de qui il s’agira. Mozart avance donc à tâtons dans sa composition ce qui pourrait expliquer les tessitures étonnantes de certains personnages. L’interprète de Vitellia doit par exemple chanter du sol grave ce qui correspond à une voix d’alto jusqu’au contre ré d’un soprano léger.

L’opéra aurait été terminé en à peine 3 semaines et apparemment il n’a pas eu un franc succès à l’époque. L’impératrice Marie-Louise à même osé qualifier l’œuvre de cochonnerie allemande.

Opéra d’Angers

La Clémence de Titus à l’opéra d’Angers

Dimanche 16 janvier 2022 à 16h.
Mardi 18 janvier à 20h.

Mise en scène, décors et costumes Pierre-Emmanuel Rousseau.
Direction musicale Nicolas Krüger.

Tito Vespasiano Jeremy Ovenden
Vitellia Roberta Mameli
Sesto Julie Robard-Gendre
Servila Olivia Doray
Annio Abigaïl Levis
Publio Christophoros Stamboglis

Visuel© Laurent Guizard

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