L’ancien détenu vole une jument et la chevauche « entre les tours » des quartiers nord de Nantes.
Un ancien détenu de 47 ans a été condamné ce lundi 27 novembre 2023 pour avoir volé une jument de l’Accoord, l’association qui gère les centres de loisirs de la ville de Nantes, puis s’être promené sur le dos de l’animal « entre les tours » des quartiers nord de Nantes (Loire-Atlantique) le 30 mars 2021.
Les policiers avaient en effet croisé ce jour-là Grégory XXX en train de chevaucher cette jument « à cru« , c’est-à-dire sans selle, dans le quartier de la Boissière. Ils avaient alors procédé à son interpellation.
J’irai comme un cheval fou
Le cavalier avait en effet « les yeux rouges » et tenait « une bouteille de vodka aux trois quarts vide », a noté la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. Surtout, les fonctionnaires le « connaissaient » et « savaient qu’il habitait en appartement »…
Le casier judiciaire de Grégory XXX portait il est vrai déjà trace de quatorze condamnations avant ce nouveau passage au Palais de justice de Nantes, notamment pour de précédents « vols ». Les policiers nantais avaient par la suite pu découvrir que la jument qu’il chevauchait broutait en temps normal dans un « pré clôturé », non loin du domicile du prévenu, dans les quartiers nord de Nantes.
Il est déjà « monté à cheval lorsqu’il était petit »
« Je sortais d’une incarcération, c’était le confinement et on m’a mis un bracelet électronique », a donc expliqué cet homme à la barre du tribunal correctionnel de Nantes, ce lundi 27 novembre 2023. « J’ai commencé à boire, puis je me suis dit « Tiens, si j’allais me balader ? »… Comme j’adore les chevaux, j’ai enlevé le bracelet puis je suis allé faire un tour. »
Ce cavalier « autodidacte » – qui est « déjà monté à cheval quand il était petit » et qui « maîtrise très bien » la monte – ne s’était pas inquiété outre mesure du « stress » de l’animal, qui était « couvert en sueurs » selon les constatations des policiers. Ce « stress » était plutôt dû au « gyrophare » du véhicule des fonctionnaires, a-t-il expliqué au tribunal correctionnel de Nantes.
Ivre…de liberté
D’un point de vue professionnel, ce père de deux enfants a quitté le fournisseur d’énergie ENI quand il a compris qu’il allait être « rémunéré à la commission » et non pas payé tous les mois de la même somme. Il s’est donc lancé « il y a quinze jours » comme auto-entrepreneur « dans le bâtiment », a-t-il fait savoir à la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.
La magistrate lui a donc infligé soixante-dix heures de travail d’intérêt général (TIG) pour son « vol », c’est-à-dire qu’il devra travailler gratuitement pour une collectivité ou une association pendant deux semaines. Il s’exposerait à purger deux mois d’emprisonnement s’il venait à ne pas les accomplir. La magistrate a par ailleurs constaté « l’extinction de l’action publique » pour son « ivresse publique et manifeste » : cette contravention est désormais prescrite.
L’ancien détenu vole une jument et la chevauche « entre les tours » des quartiers nord de Nantes, est un compte-rendu-d’audience rédigé par/GF (PressPepper). Image Avi Theret/ Mona Eena.
