Le tablier du futur Pont Anne-de-Bretagne entame son voyage de 3 000 km depuis l’Italie
Une structure métallique monumentale de 3 100 tonnes a quitté l’Italie ce 26 octobre 2025 pour rejoindre Nantes par voie maritime et fluviale, marquant une étape majeure dans la transformation de cet ouvrage emblématique de la métropole.
Le chantier du Pont Anne-de-Bretagne franchit un cap décisif avec le départ d’Italie de son tablier, une charpente métallique aux dimensions exceptionnelles : 150 mètres de long, 42 mètres de large et 25 mètres de haut une fois équipée de ses haubans provisoires. Avec un poids total de 3 100 tonnes – près de huit fois celui de la célèbre grue jaune de Nantes – cette pièce maîtresse constitue l’une des structures les plus imposantes jamais transportées sur la Loire.
Un périple maritime et fluvial de quatre semaines
La charpente, fabriquée par l’entreprise italienne Cimolai, spécialisée dans les grandes structures métalliques, a été assemblée pour être acheminée d’un seul tenant. Son voyage de plus de 3 000 kilomètres durera environ quatre semaines : elle traversera d’abord la Méditerranée, longera ensuite les côtes atlantiques avant de remonter la Loire jusqu’au cœur de Nantes.
Pour garantir sa stabilité durant ce périple, le tablier sera équipé d’un haubanage provisoire. Ces câbles temporaires, qui donnent à l’ensemble une hauteur équivalente à un immeuble de huit étages, jouent un rôle crucial : ils assurent la rigidité de la structure et préviennent toute déformation liée au poids, aux mouvements de la barge ou aux sollicitations du transport. Ces haubans accompagneront également les délicates opérations de rotation et de positionnement du tablier sur ses appuis.
Un événement comparable à la pose du pont de Cheviré
L’arrivée de ce convoi exceptionnel par l’océan puis par la Loire constituera un moment historique pour la métropole nantaise, comparable à la pose du tablier du pont de Cheviré en 1990, qui avait réuni 30 000 habitants. Déjà, 2 500 personnes ont pu découvrir ce chantier d’envergure lors de visites ouvertes au public, notamment destinées aux scolaires.
Un chantier respectueux de l’environnement
Au-delà de la prouesse technique, ce projet s’inscrit dans une démarche environnementale. Le choix d’un acheminement par barge évite 100 allers-retours en camion depuis l’Italie. Par ailleurs, le réemploi du pont actuel permet de préserver 4 800 tonnes de béton de la destruction et d’économiser la production d’environ 2 600 m³ de béton et 1 300 tonnes d’acier.
Cette opération hors norme marque une avancée majeure dans la transformation du Pont Anne-de-Bretagne, avec pour objectif la mise en service des nouvelles lignes de tramway fin 2027.
Visuels : © Gaël Arnaud.