Législatives 2024 en Loire-Atlantique

Législatives 2024 : Alain Hunault vers la fin d’un règne ?

On ne sait pas vraiment où se situe Alain Hunault. Il tente un de ses derniers combats électoraux. Il voudrait faire au moins aussi bien que son père, il y a 62 ans : devenir député-maire.

Sur le site de la ville de Châteaubriant, Alain Hunault, maire et candidat aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, aime à se montrer avec Emmanuel Macron, actuel président de la République.

À l’âge où beaucoup partent à la retraite, Alain Hunault se présente aux Législatives anticipées, prétendant apporter son expérience du terrain. Il n’a pour expérience que celle de maire d’une commune moyenne. Ayant déjà essuyé plusieurs fois des échecs électoraux. C’est surtout pour lui, à 64 ans passés, la dernière opportunité qui se présente à lui.

S’il fait le bilan de son parcours politique, il aura fait moins bien que son père.

Alain Hunault n’a pas d’envergure nationale

L’homme n’a aucune envergure nationale. En décembre 2015, il est nommé par Bruno Retailleau, son ami de l’époque. Il devient vice-président en charge de la commission transports, mobilités, infrastructures. En mai 2017, il démissionne.

À la région des Pays de la Loire, il ne supporte pas de devoir travailler en équipe. Il aurait voulu qu’on lui construise son périphérique pour isoler un peu plus Châteaubriant et lui laisser faire ses petites affaires. Alain Hunault n’a pas laissé un souvenir impérissable à l’hôtel de région. Pas plus dans les départements qui composent les Pays de la Loire, alors qu’il vise un grand destin national.

Alain Hunault a une veste trop grande pour ses épaules

La sous-préfecture du nord de la Loire-Atlantique détient le triste record de la ville dans laquelle le seuil de pauvreté est le plus fort de Loire-Atlantique (voir plus bas). En 1982, la ville comptait 14 023 habitants. Elle a perdu 2000 habitants. Les chiffres donnés sont les chiffres officiels consultables sur le site de l’Insee.

La plupart des communes de la Com Com dont Alain Hunault est président, en perdent également. Les jeunes partent ailleurs, parfois loin, pour des conditions de vie plus agréables. Lorsque l’on parle d’épanouissement personnel, Châteaubriant ne fait pas rêver.

On l’entend ici ou là se revendiquer « de la droite classique et gaulliste. »

Alain Hunault est avant tout d’une droite à géométrie variable. Le candidat soutenu par la majorité présidentielle n’est pas un Gaulliste. Il ne l’a jamais été. Que dirait le Général en voyant la rue principale de Châteaubriant pavoisée aux couleurs du drapeau américain ? De Gaulle savait la nécessité d’une France et d’une Europe maîtresses de leurs destinées. A contrario, Alain Hunault est un atlantiste convaincu.

Alain Hunault : le mélange des genres

En 2017, au comité départemental des Républicains, le maire de Châteaubriant était proposé pour représenter la 6ᵉ circonscription de Loire-Atlantique. Il était opposé à Jean-Michel Tobie, maire d’Ancenis, qui avait à l’époque comme adjointe aux sports Nathalie Poirier (Parti chrétien-démocrate), proche de l’extrême droite, avec à sa tête Christine Boutin, qui a consacré sa vie politique à combattre l’Europe.

Celle qui répondait en 2012 à libertepolitique.com qui l’interrogeait à propos des réformes de société directement liées au respect de la vie, dont l’avortement :  » Le Parti Chrétien-Démocrate dont je porte les couleurs fait du respect de la vie de chaque personne, de sa conception à sa mort naturelle un combat essentiel. Amen.

Le 4 avril 2011, Alain Hunault, maire de Châteaubriant, recevait tout sourire Claude Guéant © Alain Moreau. En appel, Claude Guéant était condamné en 2022 à deux ans de prison, dont un ferme, et l’interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans.

Aux élections législatives de 2012, Nathalie Poirier était opposée à Michel Hunault sur la circonscription Châteaubriant-Ancenis. Elle totalisait 5, 22% de suffrages exprimés. En 2017, elle s’alliait à Alain Hunault. Christine Boutin, présidente du PCD, quant à elle, décidait de mettre un bulletin lepéniste dans l’urne au deuxième tour.

« Ce n’est pas pour autant que je me sens proche du gouvernement. Je pense qu’il a fait beaucoup de mal avec trop de discours et pas assez de proximité », aime à souligner le maire de Châteaubriant.

Le maire de Châteaubriant, a beau être, entre autres casquettes, président de la société des courses hippiques. Ici, j’entends la métaphore des turfistes  : « Avec Nathalie Poirier, quel attelage ! Il parie sur le mauvais cheval et ne s’entoure que de tocards dans la sixième. »

Alain Hunault : le bilan

Châteaubriant : un nouveau record de pauvreté

Depuis 2001 et l’arrivée au pouvoir d’Alain Hunault à Châteaubiant et que l’on compare des villes comme Vitré, dirigée par la droite et Ancenis-St-Géréon, dirigée par la gauche, ces deux villes ont vu leur démographie bondir.

Le centre-ville de Châteaubriant fait pitié à voir. Les commerces ferment au fur et à mesure et les rares qui restent, ont du mal à survivre. L’épicerie Les p’tits ruisseaux, à Châteaubriant ferme définitivement ce samedi 29 juin 2024.

Alain Hunault a multiplié les caméras, cela n’empêche pas les automobilistes de se stationner illégalement sur les places réservées aux handicapées. La lecture des journaux met souvent en avant Châteaubriant dans la rubrique Faits divers.

Depuis plusieurs jours, toute la presse nationale parle de la guerre fratricide entre les frères jumeaux, donnant encore une fois une mauvaise image de la ville de Châteaubriant.

Le clan Hunault : un règne sans partage

Aujourd’hui, après la dissolution, beaucoup sont amers et reprochent au président de la République de n’écouter personne, de régner sans partage. Ici, il est comparé à Alain Hunault. Il décide seul. Tout seul.

Xavier Hunault, le père prit la mairie à Paul Huard en 1959. Il devint député en 1962, siège qu’il ne lâchera qu’en 1993, à son fils Michel. Au travers des jumeaux, le patriarche, telle l’Hydre de Lerne se dédoublait. Un fils député et l’autre maire.

Alain Hunault vire une de ses adjointes

Des élèves très moyens

Dans l’hebdomadaire castelbriantais, Alain Hunault déclare le 17 juin dernier :

Mon unique boussole sera les valeurs de la droite. Une syntaxe des plus farfelues : un sujet au singulier et des attributs au pluriel. Cela nous ramène au temps où les deux jumeaux fréquentaient les institutions scolaires de Châteaubriant.

Alain et Michel Hunault firent leur scolarité à la maternelle Nazareth, institution religieuse. Certains élèves se souviennent :

 » Chaque fin de semaine, certains d’entre nous avaient une médaille pour le travail accompli, une sorte de prime au mérite. Les deux jumeaux qui la voulaient chaque semaine ne supportaient pas que d’autres qu’eux l’obtiennent. Ils arrachaient la médaille de la blouse de leurs camarades.

Ils devaient revenir à la maison avec les honneurs. »

Alain Hunault, Claude Seise;, Patrick Mareschal, Michel Hunault et les architectes Haumont & Ratier

Puis ce furent les années collège à Robert Schuman. Ils eurent en particulier Claude Seyse, une professeure qui lors de l’inauguration de la restructuration de l’établissement (notre photo) aimait se souvenir qu’elle a été leur enseignante dans ce même collège quelques années auparavant. Et de dire en aparté à quel point, ils étaient des élèves plus que moyens.

Depuis 2017, Claude Seyse a tourné casaque. Elle n’est plus au PS et a rejoint le parti présidentiel. Elle est macroniste bon teint. Ces derniers jours, son téléphone chauffait, elle intervenait pour demander à des citoyens influents de la circonscription d’appuyer la candidature du maire de Châteaubriant, Alain Hunault.

Le maire de Châteaubriant à propos de la candidature de son frère jumeau à la Baule feint de ne pas savoir :

« Je découvre sa candidature, n’ayant pas eu de contacts avec lui depuis un certain temps, a réagi Alain Hunault, l’actuel maire de Châteaubriant, je suis en profond désaccord et me désolidarise entièrement de lui, ce qui un déchirement personnel. »

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