Nantes

Lucky Luke à Vertou pour dénoncer le manque de logements sociaux

La loi SRU impose à une commune de plus de 3 500 habitants comme celle de Vertou d'avoir un taux de 25% de logements sociaux.

Que faisait donc Lucky Luke ce samedi 21 septembre à la mairie de Vertou ? Le héros de BD, incarné par un activiste du GIGNV, est venu dénoncer publiquement l’attitude hors-la-loi de la municipalité, qui ne respecte pas le quota légal de création de logements sociaux. Une action reproduite dans d’autres villes de France pour dénoncer les lois non respectées par les collectivités locales.

Pour le GIGNV (Groupe d’Intervention des Grenouilles Non Violentes), débarqué à Vertou ce samedi, le lien entre justice climatique et justice sociale n’est pas une question. Les militants, plus connus pour dénoncer les acteurs du dérèglement climatique, entendaient cette fois faire pression sur les municipalités qui préfèreraient peut-être payer des amendes plutôt que créer suffisamment de logements sociaux. Ils ont visé Vertou, la commune de la Métropole affichant le plus faible taux de logements sociaux parmi celles à qui s’applique la loi SRU.

Lucky Luke et ses six adjoints ont pénétré dans la mairie avec banderole, affiches et tracts. Ils ont fait passer le message et obtenu un rendez-vous avec le maire Rodolphe Amailland. Ils ont également pu échanger avec des passants sur la place de la mairie et au marché.

R.Amailland et ses adjoints ont-ils convaincu les membres du GIGNV ?

« Nous sommes surpris d’entendre à la fois que la commune n’est pas hors-la-loi, et que la loi est inapplicable, déclare Mathilde membre du collectif, d’autant qu’en 2023, M. Amailland déclarait à la presse que cette loi avait « un caractère inadmissible »,* on peut donc mettre en doute sa bonne foi à faire appliquer ce qu’il considère injuste. » Un dialogue de sourds ?

Lucky Luke à Vertou pour dénoncer le manque de logements sociaux

« Notre intervention est utile pour pousser Vertou à rattraper le retard de 1609 logements manquants, ce qui lui a valu de payer quand même 441 000 euros en 2022 » rétorque Benjamin-Lucky Luke, « les contribuables de Vertou peuvent nous remercier !»

Que dit la loi ?

La loi SRU impose à une commune de plus de 3 500 habitants comme celle de Vertou d’avoir un taux de 25% de logements sociaux. En 2022, le taux effectif en France est de XX % et à Vertou il n’atteignait pourtant que 10,74 %. Sous quel délai la commune pourrait-elle construire les 1609 logements manquants ?
En sus de la loi, la ville de Vertou avait signé en 2023 un contrat avec l’État pour la construction de logements sociaux pour trois ans.

Les avancées en cette rentrée

Malgré les difficultés de faisabilité avancées par le maire, il était prévu plusieurs opérations immobilières. Deux concernaient les Trois métairies, avec 89 logements sociaux sur les 224 prévus au total dans le projet urbain (soit quasiment 40%), qui devaient être réalisés sur 2024 et 2025 ; puis dans le secteur d’Henri-Lesage, avec 91 logements sociaux sur les 257 au total (35%), avec un démarrage de travaux pour septembre 2024.

Une autre opération était prévue à la place de l’école de l’Enclos, les élèves devant avoir déménagé aux Echalonnières : une centaine de logements étaient annoncés dont 35 % à loyer modéré. La rentrée a en tout cas eu lieu comme d’habitude, les Echalonnières attendront.

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