Justice

L’un des ravisseurs présumés du sidérant rapt survenu en plein jour à Nantes maintenu en détention

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a refusé ce vendredi 22 septembre 2023 de remettre en liberté le propriétaire d'une voiture impliquée dans l'enlèvement de deux personnes survenu le 8 septembre 2022, en pleine journée, sur le parvis sud de la gare SNCF de Nantes (Loire-Atlantique).

L’un des ravisseurs présumés du sidérant rapt survenu en plein jour à Nantes maintenu en détention.

RENNES- La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a refusé ce vendredi 22 septembre 2023 de remettre en liberté le propriétaire d’une voiture impliquée dans l’enlèvement de deux personnes survenu le 8 septembre 2022, en pleine journée, sur le parvis sud de la gare SNCF de Nantes (Loire-Atlantique).

Pour rappel, il y a un an quasiment jour pour jour, un commando lourdement armé de kalachnikovs et de fusils à pompe avait en effet enlevé de force “deux piétons” sous les yeux des passants, vers 16h30.

L’une des deux victimes – qui “revenait de Saint-Nazaire” et avait été “abordée par quelqu’un qui cherchait du cannabis” – était parvenue à s’enfuir du véhicule en se “débattant” et s’en était sortie en “montant dans un arbre”. Elle avait alors demandé aux témoins de l’aider, “sinon ils vont me tuer” leur avait-elle assuré.

Pendant ce temps, la seconde personne – qui n’a toujours pas identifiée à ce jour – “se débattait dans le véhicule”, “étendue sur la banquette arrière” avec les pieds qui “dépassaient” de l’habitacle, selon les témoins. Deux hommes avaient aussi été aperçus en train de “frapper à coups de poings et de pieds” pour “essayer de faire rentrer” l’individu dans la voiture.

Ce n’était pas un “clip de Rap”

Dans cette affaire “où la peur, la crainte et l’omerta règnent”, la victime enlevée demeure introuvable et les membres de ce commando n’ont pas tous été identifiés, a-t-il été dit lors de l’audience, ce jeudi 21 septembre 2023. A tel point qu’il a été un temps supposé que tout ça n’était qu’un “clip de rap”, comme l’avait “spontanément” rapporté un individu aux policiers…

Au final, pour l’heure, seul Bilal XXX a été appréhendé avec l’aide de la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) après avoir “tenté de prendre la fuite” dès le lendemain de l’enlèvement.

Son avocat, Me Sami Khankan, a d’ailleurs d’ores et déjà indiqué lors de l’audience qu’il y aurait “un débat” sur cette interpellation. Son client, âgé de 30 ans, a été “percuté par le véhicule de police”. Et une interruption totale de travail (ITT) de 45 jours lui a été prescrite. Une version “romancée à l’envi” par la défense, a toutefois objecté l’avocate générale.

Ce “livreur”, au moment des faits, avait en fait été verbalisé trois semaines plus tôt, rue d’Angleterre, dans le quartier de Malakoff à Nantes, au volant d’un Renault Clio ayant servi à l’enlèvement.

Un homme au “Comportement psychopathique”

Cette information a d’ailleurs été corroborée par “la vidéosurveillance de la ville”, avait d’ailleurs précisé la magistrate chargée de résumer ce dossier lors de l’audience, au cours de laquelle le trentenaire demandait à être remis en liberté.

Une “Clio gris foncé” avait “foncé à vive allure avec la portière arrière gauche ouverte” . Or, celle de Bilal XXX avait justement été “récemment nettoyée” lorsque les policiers nantais l’ont saisie, avait-il été dit. Des “traces rougeâtres” ont encore été relevées dans l’habitacle, mais elles n’ont pas davantage permis d’identifier la principale victime de ce rapt.

Originaire de la Seine-Saint-Denis, le trentenaire purgeait “plusieurs peines” sous bracelet électronique. Il a notamment déjà commis “une véritable expédition punitive” pour “se venger” d’un homme suspecté d’avoir commis “des faits de viol” commis sur une de ses proches.

L’expertise psychiatrique réalisée l’a par ailleurs présenté comme un homme au “comportement psychopathique”. Sa “dangerosité criminologique” est aussi établie, selon l’expert, “au regard de ses antécédents” et de “l’absence de remise en cause vis-à-vis des actes posés”.

Il voulait voir “accoucher sa femme”

Mais dans ce dossier, l’intéressé soutient que le jour des faits, il était simplement venu “côté tram” [côté Gare nord, donc, et non Gare sud, ndlr] pour “accompagner sa copine” qui partait pour Paris, avant d’aller “manger” et de se rendre “dans un salon de coiffure avec un ami”, dont il a aussi refusé de donner le nom.

Mais “les éléments concernant son emploi du temps sont en contradiction avec les déclarations de sa sœur qui soutenait qu’il était resté toute la journée à la maison”, avait relevé la magistrate de la cour d’appel. Bilal XXX avait ensuite indiqué avoir “prêté sa voiture” à “des petits du quartier”, mais il n’a pas davantage donné leurs noms aux enquêteurs.

“Il a fait l’objet de condamnations pour de fausses plaques d’immatriculation, pour usurpation d’identité. Et là il faudrait croire qu’il arrive en plein jour à visage découvert avec son propre véhicule pour aller enlever quelqu’un… C’est totalement incohérent”, avait fait remarquer son avocat à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes.

Bilal XXX a pour sa part indiqué au juge d’instruction qu’il prévoyait de “se consacrer à sa famille”, qu’il voulait “avoir un enfant” et “monter une boutique”. “Sortant en 2026” dans le cadre de ses autres condamnations, il ne se faisait pas d’illusion sur sa remise en liberté. “Je sais bien que je ne vais pas sortir mais, à cause de ce mandat de dépôt, je ne peux pas avoir de permission de sortie pour aller voir ma femme accoucher” en janvier 2024, a-t-il expliqué aux trois juges rennais.

Reste que pour l’avocate générale, “il est capable de pressions sur les témoins” et se trouve “dans une dynamique de violence et de passage à l’acte”. “La première chose quand on est sous surveillance électronique, c’est de ne pas fomenter de nouveaux passages criminels”, avait-elle grincé avant de réclamer la confirmation de la prolongation de sa détention provisoire. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes s’est finalement rangée à son avis./CB (PressPepper)

L’un des ravisseurs présumés du sidérant rapt survenu en plein jour à Nantes maintenu en détention est un article de la rubrique Justice.

Visuel de Une : Gare de Nantes par Thomas Caillarec.

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