Pédocriminalité : le pape reçoit les victimes de Gabriel Girard en audience. Le mardi 28 novembre 2023, à la résidence Saint-Marthe accueillait quelques unes des personnes dont Gabriel Girard a abusé durant des années.
Mardi matin, les victimes rencontraient les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs qui leur avait communiqué un message officiel du Saint-Père.
Le Pape François se remet peu à peu d’une inflammation des poumons.
Le rendez-vous était pour le lundi 27 novembre. Il a y eu empêchement de François : déception et enfin joie. François recevait mardi après-midi 26 victimes françaises, hommes et femmes, des frères de Saint-Gabriel à la résidence Sainte-Marthe. Elles avaient entre 7 et 10 ans au moment des faits, elles en ont entre 65 et 70 aujourd’hui. Une cinquante d’années après les faits, un homme brisait le silence. Jean-Pierre Fourny, d’Issé, libérait sa parole. Il dénonçait l’ignoble prédation de Gabriel Girard, sur lui et sur ses camarades de classe.
Parmi les victimes présentes, des gens de Loctudy, de Chavagnes-en-Paillers (Vendée) et d’Issé, commune proche de Châteaubriant. Un documentaire de l’émission Infrarouge, consacré à ces victimes est diffusé cette semaine sur France 2.
Auparavant, le Pape avait transmis à ce groupe dans la matinée un message via la Commission pontificale pour la protection des mineurs; un message adressé au victimes, à la Congrégation des frères de Saint Gabriel et à la Commission reconnaissance et réparation. « La subversion des droits de l’enfant par la violence et les abus est une trahison de l’humanité que Dieu nous a donnée », a ainsi écrit le Pape.
Selon le communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège, cette rencontre fut :
« Un moment d’accueil, d’apprentissage et de dialogue focalisé sur le parcours de témoignage. Mais aussi de mémoire et de prévention que ces personnes ont mené avec l’Église locale et la Commission. »
Le frère Gabriel Girard, le prédateur, aurait à son actif plus de 170 victimes
Aujourd’hui, l’Église reconnait enfin les actes ignobles de Gabriel Girard entre 1965 et 1972, alors que les responsables de l’époque connaissaient ses agissements.
En mai 2022, les Frères de Saint-Gabriel reconnaissaient les faits de pédocriminalité.
« Nous, Frères de Saint-Gabriel, reconnaissons et dénonçons tous les actes de violences physiques, psychologiques, morales, sexuelles commis par des frères de Saint-Gabriel, dans l’exercice de leur métier d’éducateur, d’enseignant, d’animateur, de maître spirituel qu’ils ont utilisé à des fins personnelles comme un pouvoir et non comme un service et un don d’eux-mêmes. »
Pardonner, un long processus des victimes d’abus
Dans son message, le Pape explique avoir demandé à la Commission d’entendre leurs paroles en son nom. François demande également de recueillir leurs témoignages afin qu’ils puissent renforcer et inspirer les efforts communs pour éradiquer les abus dans Église et les communautés.
«Nous ne pouvons y parvenir qu’ensemble », précise le Souverain pontife, «chacun faisant sa part pour briser le silence des abus». «Ce silence, poursuit François citant le parcours exemplaire de réconciliation réalisé avec les Frères de Saint-Gabriel, peut être brisé si l’institution elle-même fait preuve d’ouverture pour écouter ce que les victimes et les survivants ont à dire».
Durant des décennies, l’Église connaissait les agissements de l’enseignant.
L’Église s’est tu
Aujourd’hui, François assure les victimes de l’engagement non négociable de l’Église. Elle s’engage à mettre en œuvre un environnement sûr dans les écoles.
La lutte contre les abus fait partie de la mission de l’Église. Le Pape l’a répété devant les membres et les responsables des centres d’écoute italiens pour la protection des mineurs et des plus vulnérables, samedi 18 novembre. Il souhaite que la lutte concerne également la pornographie infantile.
Visuels : ©CPBFilms/ et Vatican.