Quand les cuivres font danser l’Amérique latine
L'Orchestre National des Pays de la Loire et l'ensemble So Brass convoquent tout un continent au Théâtre de Saint-Nazaire. Concert métis où le classique européen se grise de rythmes latinos enfiévrés.
Quand les cuivres font danser l’Amérique latine au Théâtre de Saint-Nazaire, le dimanche 12 octobre 2025, à 16 h.
L’Orchestre National des Pays de la Loire et l’ensemble So Brass convoquent tout un continent dimanche 12 octobre au Théâtre. Un concert métis où le classique européen se grise de rythmes latinos.
Il y a des concerts qui sentent le soleil avant même d’avoir commencé. Celui que proposent l’Orchestre National des Pays de la Loire et l’ensemble So Brass dimanche prochain en fait partie. Pendant 1h45, cuivres étincelants et percussions enfiévrées promettent un voyage musical qui traverse l’Atlantique pour mieux brouiller les frontières entre Madrid et Buenos Aires, Séville et Rio.
Le pitch ? Un savant métissage entre la grande tradition classique européenne et les accents chaloupés d’Amérique latine. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : explorer ces frottements féconds entre rumba et flamenco, entre les chants amérindiens et africains qui ont enfanté la salsa, la samba, la bossa nova ou le tango. Un terreau musical d’une richesse vertigineuse que So Brass s’emploie à faire vibrer avec l’énergie communicative qui caractérise cet ensemble de neuf musiciens.
Au programme, une constellation de compositeurs qui dessinent la carte de ce continent sonore : les Espagnols Manuel de Falla, Gerónimo Giménez, Isaac Albéniz et Enrique Granados côtoient le Mexicain Agustín Lara, les Brésiliens Antonio Carlos Jobim et Joaquín Rodrigo, l’Argentin Ástor Piazzolla, sans oublier l’Américain Chick Corea. Autant de passeurs qui ont su faire dialoguer les héritages, transformer les nostalgies en fêtes, les mélancolies en danses.
Sous la direction de Jérémy Blahay, l’alchimie s’annonce explosive
Les quatre trompettes (Jérôme Pouré, Jean-Marie Cousinié, Vincent Mitterrand) claquent comme des drapeaux au vent, le cor de David Macé enrobe les mélodies de sa rondeur veloutée, tandis que les trois trombones (Jacques Barbez, Jean-Sébastien Scotton, Nicolas Desvois) et le tuba de Maxime Duhem forment une section rythmique aussi puissante qu’élégante. Quant aux percussions d’Abel Billard et Hans Loirs, elles seront le cœur battant de cette aventure, le pouls qui fait basculer la partition du côté de la transe joyeuse.
Ce que So Brass réussit avec brio, c’est de démontrer que les cuivres ne sont pas condamnés à la solennité martiale ou aux fanfares poussiéreuses. Ici, ils ondulent, syncope, se déhanchent. Ils font exister cette « frénésie » latino dont parlent les organisateurs sans jamais verser dans le folklore de pacotille. Car derrière l’apparente légèreté de cette musique qui invite à la danse, il y a toute la sophistication harmonique du classique, toute la subtilité des orchestrations.
Un concert lumineux, disent-ils. On les croit sur parole. Et l’on se prend à rêver d’un dimanche après-midi où le Théâtre deviendrait, le temps d’un entracte et de quelques mesures endiablées, une place de Buenos Aires ou une terrasse de Copacabana. Avec des cuivres pour seuls passeurs.
Quand les cuivres font danser l’Amérique latine
Dimanche 12 octobre, 16 h, Théâtre de Saint-Nazaire. Tarif B. Durée : 1 h 45 avec entracte.
Le théâtre Simone Veil
Rue des frères Pereire
Saint-Nazaire
Billetterie : 02 40 22 91 36.
Visuel de Une : © Pauline Théon.
