Nantes

Sous la pluie : une immersion poétique au Musée d’arts

Du 7 novembre 2025 au 1er mars 2026, le Musée d'arts de Nantes célèbre la pluie à travers 150 œuvres. Une exposition immersive et poétique qui convoque tous les sens pour redécouvrir ce phénomène ordinaire devenu sujet fascinant sous le pinceau des artistes.

Sous la pluie : une immersion poétique au Musée d’arts de Nantes.
Du 7 novembre 2025 au 1er mars 2026, le Musée d’arts de Nantes nous invite à redécouvrir la pluie, ce phénomène si banal et pourtant si fascinant, à travers le regard des artistes.

Qui n’a jamais observé, hypnotisé, les gouttes glisser sur une vitre ? Qui n’a jamais ressenti cette étrange mélancolie face à un ciel gris, ou au contraire cette euphorie enfantine d’une averse d’été ? La pluie, compagne quotidienne de nos existences, devient à Nantes le sujet d’une exposition ambitieuse qui réunit près de 150 œuvres, de la fin du XVIIIe siècle aux années 1930.

Quand les peintres sortent sous l’averse

Comment peindre ce qui est insaisissable ? C’est le défi que relèvent les artistes de plein air puis les impressionnistes lorsqu’ils quittent leurs ateliers pour affronter les intempéries. Attentifs aux métamorphoses du paysage, ils cherchent moins à représenter la pluie qu’à en suggérer l’atmosphère : les rues luisantes des boulevards parisiens, les silhouettes pressées sous leurs parapluies, cette effervescence si particulière de la ville moderne mouillée. Le parapluie, justement, devient l’objet iconique d’une nouvelle culture populaire urbaine.

Sous la pluie : une immersion poétique au Musée d’arts de Nantes

Au tournant du XXe siècle, peintres et photographes proposent une vision plus onirique : au-delà de la grisaille mélancolique, ils nous invitent à un rapport poétique au monde. Leurs recherches formelles sur la transcription de la pluie et de ses effets optiques accompagnent la naissance de l’art moderne.

Une scénographie pour tous les sens

Servie par une scénographie épurée et monumentale signée Martin Michel, l’exposition ne se contente pas de montrer : elle fait vivre. Trois pauses sonores jalonnent le parcours, dont une installation immersive créée par Anne-Laure Lejosne qui plonge littéralement le visiteur au cœur d’une averse. On entendra aussi Barbara, entre autres respirations musicales. Car la pluie ne se contemple pas seulement, elle se fait aussi entendre.

Le musée a également confié à Musair la création d’un parcours audio de fictions sonores autour de 13 œuvres. Sous les plumes de Soazig Default, Valentine Passemard et Sandrine Tolotti, cette déambulation explore nos souvenirs sensoriels : le goût, les sons, la déception ou l’attente de la pluie. Une médiation originale qui fait appel à notre mémoire intime plutôt qu’à notre seul regard.

Un territoire tout entier sous influence

Fidèle à sa politique d’ouverture, le Musée d’arts de Nantes tisse des liens avec de nombreux partenaires culturels locaux. L’écrivain Mathieu Simonet (La Fin des nuages, Julliard, 2023) est invité en résidence et proposera différents « dispositifs » d’écriture, dont une intrigante « Autobiographie de la pluie ».

Le Conservatoire de Nantes imaginera des « ondées musicales » au cœur même de l’exposition, tandis que Stereolux proposera une création sonore originale de Cølibri et des visites au casque à la frontière de l’hypnotique. La chorégraphe Élise Lerat explorera en mouvement la pluie au cinéma dans un projet participatif, et Le Cinématographe déploiera une programmation dédiée avec ateliers de bruitages.

Penser la pluie autrement

À l’articulation d’une histoire artistique et d’une histoire sociale, l’exposition évoque aussi l’avancée de la science météorologique, déterminante pour comprendre nos sensibilités contemporaines au temps qu’il fait. Un cycle de conférences réunira d’ailleurs le physicien David Quéré, l’historienne du cinéma Corinne Maury, la météorologue Marie-Hélène Pépin et Mathieu Simonet pour aborder la pluie sous différents angles.

Deux contrepoints contemporains prolongent le parcours dans la Salle Blanche et la Chapelle de l’Oratoire : une œuvre vidéo de Julius von Bismarck et une installation sonore de Zimoun, révélatrices de notre relation parfois ambivalente à ce phénomène.

Dans la lignée de Charlie Chaplin dans l’œil des avant-gardes (2019) et Hyper sensible (2023), le Musée d’arts de Nantes confirme sa capacité à transformer des sujets familiers en expériences sensorielles mémorables. Sous la pluie nous rappelle que le plus ordinaire peut devenir extraordinaire, pour peu qu’on prenne le temps de lever les yeux vers le ciel.

Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver
Musée d’arts de Nantes
Du 7 novembre 2025 au 1er mars 2026
museedartsdenantes.nantesmetropole.fr