Tribune Libre

Une chapelle sacrifiée sur l’autel de la modernité

Gilbert Massard revient sur ce qu'est devenue la Chapelle de l'hôpital de Châteaubriant. Durant des années, Alain Hunault, maire et Catherine Ciron, conseillère municipale, en place depuis plus de vingt ans, ont à peu près tout promis et son contraire.

Une chapelle sacrifiée sur l’autel de la modernité est le titre de le Tribune Libre que signe Gilbert Massard à propos de la Chapelle de l’hôpital de Châteaubriant.

On s’émeut à juste titre  du sort réservé au patrimoine religieux (dégradations, vols, sacrilèges..) et aux incendies récents à Nantes de la cathédrale et de la Basilique St Donatien !

Et, bien sûr, de l’immense choc provoqué par l’incendie de Notre-Dame de Paris, qui a suscité un élan d’intérêt et de générosité. La cathédrale sera sauvée, mais combien d’édifices n’auront pas cette chance ?

Depuis l’origine, et jusqu’en 1989, l’édifice a toujours servi au culte

Bien que moins tragique, l’histoire mérite d’être contée, car elle est le symbole d’un patrimoine religieux abandonné par ceux-là même qui étaient chargés de sa pérennité. La chapelle de l’hôpital de Châteaubriant, depuis sa fondation en 1819, a accompagné le milieu hospitalier dans sa mission spirituelle grâce à la communauté des sœurs de St Thomas de Villeneuve.

Depuis l’origine, et jusqu’en 1989, l’édifice a toujours servi au culte (messes, sépultures) puis à une association de sauvegarde du patrimoine religieux qui a organisé expositions, concerts, conférences, animations jusqu’en 2009, date d’achat par la ville ( de Châteaubriant_NDLR)  qui s’était engagée à poursuivre cette vocation associative en rapport avec sa fonction initiale.

chapelle chateaubriant

Hélas ! Il y a loin de la coupe aux lèvres, car rapidement, sans aucune concertation avec les autorités concernées, la chapelle a été l’objet d’un dépouillement incompréhensible, et plus grave encore, cet acte impie ! la destruction de l’autel privilégié et de son tabernacle en laiton décoré aux hermines de Bretagne. Dépouillée de tout ce qui en faisait sa spécificité, la chapelle, devenue coquille vide, s’est endormie dans une lente agonie, tout ceci sans que les responsabilités ne soient clairement établies et dans une indifférence coupable de la population et de tous ceux censés être attachés au patrimoine religieux !

Douze années de tergiversations, d’hésitations, d’abandon de promesses

pour enfin aboutir à ce projet insolite : une « micro-folie » dans une chapelle ! Châteaubriant pourra se flatter d’être la seule ville de tout l’ouest de la France à l’avoir osé! Il n’est pas question ici  de contester ce projet, mais d’en démontrer la pertinence, ainsi que celui de porter un regard objectif sur les réalisations de la ville, on peut dans ce cas légitime penser que la ville a perdu un symbole important de son patrimoine.

Cette chapelle aurait pu vivre encore de beaux jours malgré ses 200 ans ! Et promouvoir le patrimoine religieux local qui recèle tant de richesses. La commune de Derval l’a bien compris, la chapelle St Michel acquise  a conservé l’essentielle et valorisée par des artistes locaux : exposition et concerts, mais ici on n’a pas su lutter pour endiguer cette nouvelle folie numérique portée au pinacle d’un modernisme outrancier.

Gilbert Massard

La municipalité de Châteaubriant qui avait promis l’utilisation de la chapelle à plusieurs association. Elle a décidé d’en faire un lieu de visualisation des musées sur écrans numériques. Ce que l’on peut faire de chez soi.

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