Une maman d’élève jugée en comparution immédiate après son « intrusion » dans une école de Vertou.
Nantes, 29 novembre 2023 – Une maman d’élève souffrant de « problèmes psychiatriques » a été condamnée ce mercredi 29 novembre 2023 en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Nantes après avoir escaladé le 10 octobre 2023 les grilles de l’école maternelle publique Henri-Lesage de Vertou (Loire-Atlantique) pour « avoir des nouvelles » de sa fille de 4 ans.
Irène XXX avait au préalable poursuivi son ex-compagnon dans la rue et l’avait « poussé dans le dos » alors qu’il avait pourtant leur enfant dans les bras. Refoulée une première fois de l’école, cette femme de 40 ans avait donc escaladé les grilles du groupe scolaire pour dire à la directrice qu’elle allait « revenir en force » et « tuer » le père de sa fille et sa nouvelle compagne.
Trois mois plus tôt, le 4 juillet 2023, elle avait aussi laissé un message vocal à Jérémy XXX : il avait permis aux gendarmes de Vertou de s’assurer de la véracité des « menaces de mort » qu’il dénonçait, puisqu’elle lui avait promis de le « tuer », lui et sa « salope » de nouvelle compagne.
Cette femme originaire de Basse-Terre (Guadeloupe) avait en fait « quitté la métropole pendant dix-huit mois sans rien dire à personne » en 2021 pour rejoindre sa famille, avant de revenir tout aussi subitement en janvier 2023, leur avait expliqué son ex-compagnon.
Elle avait » soulevé une chaise en bois » devant les gendarmes
La prévenue – qui est actuellement hébergée en foyer social aux 5 Ponts, dans le quartier Pirmil à Nantes, et qui n’a qu’une simple « adresse administrative » au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Nantes – avait ainsi fait l’objet d’un mandat de recherche. Elle avait finalement été interpellée dans un hôtel Ibis Budget de Sainte-Luce-sur-Loire.
L’audition d’Irène XXX avait confirmé les dires de son ex-compagnon : elle avait « soulevé en l’air une chaise en bois » alors qu’elle était « en train de signer son procès-verbal », a rappelé la présidente du tribunal. Les gendarmes l’avaient donc « menottée » par la suite.
« Je voulais savoir si ma fille avait bien fait sa rentrée : je n’avais pas d’informations, pas de nouvelles », a dit cette agent d’entretien à la barre du tribunal correctionnel de Nantes pour expliquer son intrusion dans l’école. L’expert qui l’avait examinée lors de la procédure avait estimé pour sa part qu’une « prise en charge en psychiatrie publique » serait la meilleure « solution » à adopter.
D’abord « en état de sidération » après avoir été poussé dans la rue, son ex-compagnon est quant à lui « dépité » : Jérémy XXX « ne sait plus comment faire pour avoir une vie normale », a relaté son avocate. « Aujourd’hui, il ne peut plus travailler tellement cette situation le dépasse… Il a d’ailleurs abandonné sa formation d’éducateur spécialisé », a-t-elle dit aux juges nantais.
Une » pathologie » psychiatrique » manifestement importante «
Me Solène Beaumont, l’avocate de la défense, avait elle simplement regretté que les déclarations de la directrice du groupe scolaire n’aient « pas été vérifiées » par les gendarmes alors qu’elle leur avait pourtant bien dit qu’elle était « accompagnée » au moment de l’intrusion de la prévenue. « J’ai des failles, je suis un être humain avant tout », avait pour sa part simplement soufflé sa cliente avant que le délibéré du tribunal.
Irène XXX a finalement été reconnue coupable pour ses « violences » et ses « menaces de mort » sur son ex-compagnon, mais aussi pour son « intrusion dans l’enceinte d’un établissement scolaire« . Elle a écopé pour cela de trois mois de prison avec sursis probatoire : pendant deux ans, elle aura obligation de « reprendre des soins psychiatriques » au regard de sa « pathologie manifestement importante ».
Jusqu’alors inconnue de la justice, la quadragénaire guadeloupéenne aura aussi interdiction de se présenter au domicile de son ex-compagnon et de revenir à l’école Henri-Lesage pendant la même période. Elle aura plus généralement interdiction de revenir à Vertou.
Pour son « intrusion » dans l’école, Irène XXX a écopé d’une amende de 100 € avec sursis. Sur le plan civil, elle devra verser 500 € de dommages et intérêts à son ex-compagnon et 500 € à sa fille : elle a été « victime par ricochet » des « violences » subies par son père, selon la présidente. Le jugement a été frappé d’exécution provisoire, ce qui signifie qu’il s’applique à présent, même si elle en faisait appel./GF (PressPepper)
Visuel de Une : © Gaëlle Bizeul.