Loire-Atlantique

Vertou : pas de remise en liberté pour le « démon narcissique » qui violait ses compagnes

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en prison, ce vendredi 15 septembre 2023, le quadragénaire de Vertou (Loire-Atlantique) qui a fait appel de sa condamnation à seize ans de réclusion criminelle pour les "viols", les "violences" et la "séquestration" dénoncés par trois de ses ex-compagnes.

Vertou : pas de remise en liberté pour le « démon narcissique » qui violait ses compagnes.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a maintenu en prison, ce vendredi 15 septembre 2023, le quadragénaire de Vertou (Loire-Atlantique) qui a fait appel de sa condamnation à seize ans de réclusion criminelle pour les « viols », les « violences » et la « séquestration » dénoncés par trois de ses ex-compagnes.

Pour rappel, la cour d’assises de la Loire-Atlantique avait prononcé le 30 mai 2023 une peine de seize ans de réclusion criminelle à l’encontre de Yohann XXX.

Lors de l’audience, cet ancien « auxiliaire ambulancier » avait « reconnu « peu ou prou » les violences physiques dénoncées par ses anciennes compagnes, mais il avait en revanche poursuivi sa « dénégation des viols ». Il a fait appel du verdict prononcé et demandait sa remise en liberté, ce jeudi 14 septembre 2023, en attendant d’être rejugé par une cour d’assises d’appel.

Cet homme avait en fait été interpellé après que l’une d’elles se soit réfugiée « pieds nus » en décembre 2019 dans une agence bancaire du Crédit mutuel de Vertou. L’employée de banque avait alors eu le bon réflexe de fermer les volets et d’appeler les gendarmes pour qu’ils viennent à son secours.

« Affamée », « maltraitée comme un animal »…

Johanna XXX – une jeune femme de 24 ans originaire du Mans (Sarthe) – présentait en effet de « nombreuses ecchymoses sur l’ensemble du corps » suite à sa rencontre avec l’accusé, huit mois plus tôt, par le biais d’un site d’escort girls : Yohann XXX avait « tout fait pour l’éloigner » de ses amis et lui avait « interdit » de quitter le logement en son absence.

Forcée de lui faire des fellations ou contrainte d’accepter des pénétrations anales, elle avait été « étranglée », « étouffée » et avait reçu « des coups de poing » de la part de cet ancien responsable de nuit d’un restaurant Burger King.

L’enquête avait permis d’établir par la suite que l’accusé avait aussi mis enceinte une adolescente qu’il avait connue alors qu’elle avait « à peine 14 ans » et qui s’était présenté à elle d’abord comme un « sauveur ». Sarah XXX était en effet « particulièrement fragile ». Elle a été placée à l’âge de 3 ans auprès de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en raison du « danger » que présentaient pour elle sa mère et son père, parents de dix enfants « chacun de leur côté »…

Yohann XXX avait alors « joui » de « contrôler » sa vie : l’adolescente n’avait ainsi « pas les clés » de l’appartement dans lequel elle était enfermée et où elle passait ses journées à regarder « Youtube » sur la télévision, avait-elle relaté aux enquêteurs. « J’étais son trophée, il me sortait comme un enfant », dira aussi cette adolescente « humiliée » et « surveillée 24 heures sur 24 ».

« Affamée », « maltraitée comme un animal » et « enfermée sur le balcon », elle a aussi dû « dormir par terre » avant que l’accusé ne lui impose des fellations puis des sodomies. Elle s’était par ailleurs fait casser une dent après avoir « mal plié un short ».

« Il doit demeurer détenu »

Le premier procès de Yohann XXX avait aussi permis de faire apparaître une troisième plaignante. Nadia XXX, qui avait pour sa part partagé la vie de l’accusé pendant onze ans. Elle s’était finalement constituée partie civile lors du dernier jour d’audience. Il avait déjà été condamné à deux reprises pour des « violences » commises à son égard.

Présenté comme un « démon narcissique et dangereux » par l’avocate générale à la cour d’assises, cet homme déjà condamné à quinze reprises lui avait par exemple « introduit un pied dans le vagin », lui « éjaculait dans la bouche » sans qu’elle n’y ait consenti lors de leurs rapports sexuels ou encore lui « crachait dessus ». Elle était aussi « obligée de lui embrasser les pieds ».

« J’attendais qu’il fasse état d’éléments [en faveur d’une libération, ndlr] : demander sa mise en liberté c’est une chose, mais après une condamnation à seize ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire… », a déploré l’avocate générale de la cour d’appel de Rennes lors de l’audience publique de ce jeudi 14 septembre 2023.

En effet, Yohann XXX dont le casier judiciaire « ne rassure absolument pas » l’avocate générale n’était pas représenté par un avocat et n’avait pas transmis de documents au soutien de sa demande de mise en liberté : il avait simplement indiqué essayer de « passer à autre chose » et d’avoir « une défense pour prouver [s]on innocence ».

« J’ai payé un appartement pendant trois ans, jusqu’à me mettre en galère, j’ai fait des efforts », a par ailleurs fait valoir cet homme qui « vit un enfer en prison ». « J’ai tout perdu professionnellement et financièrement », alors que son ancien patron ne disait « que du bien » de lui. Mais finalement, « en l’état actuel, il doit demeurer détenu », avait considéré la représentante du parquet général de Rennes. La chambre de l’instruction s’est rangée à son avis./GF et CB (PressPepper)

Visuel de Une : Jean Lenavetier.

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