Loire-Atlantique

Violences faites aux femmes en Loire-Atlantique : le combat continue

1 054 victimes prises en charges en 2019 par les intervenantes sociales en commissariat et gendarmerie. Elles étaient 969 en 2018 soit une hausse de 9% en un an.

Violences faites aux femmes en Loire-Atlantique : le combat continue. Les membres de l’Observatoire se sont réunis jeudi 10 septembre à l’Hôtel du Département.

Les membres de l’Observatoire départemental de la lutte contre les violences faites aux femmes se sont réunis jeudi 10 septembre à l’Hôtel du Département. Représentants institutionnels et des associatifs étaient tous au rendez-vous.

Ces derniers mois, le pays a vécu une période inédite, confinée puis déconfinée, avec une augmentation des violences conjugales. On a vu une libération de la parole des victimes. Les appels d’urgence vers le numéro national 39 19 ont triplé avec un pic à 29 000 appels en avril 2020. Et localement : même constat de détresse. Face à ce terrible fléau, les réponses s’organisent. Beaucoup de structures ont continué à accompagner et accueillir les femmes victimes de violences en ayant recours à de nouveaux moyens pour communiquer.

Retour d’expérience attendu pour continuer le combat

Pour Philippe Grosvalet, président du Département de Loire-Atlantique : « La lutte contre les violences envers les femmes est l’affaire de toutes et tous. Il est de la responsabilité des institutions d’agir contre ce fléau et d’accompagner au sein de la société cette prise de conscience collective en cours. Il est aussi primordial de soutenir les associations qui fournissent un travail exceptionnel, en particulier durant le confinement et qui, jour après jour, sont en première ligne dans la lutte contre les violences. C’est là l’engagement du Département de Loire-Atlantique. »

Cinq assistantes sociales spécialistes des violences conjugales

C’est une particularité en Loire-Atlantique, plusieurs assistances sociales du Département travaillent en détachement dans les services de police et de gendarmerie. Un cinquième poste a été créé en décembre 2019. Les professionnelles tiennent des permanences. Elles reçoivent aussi les victimes de violences sur rendez-vous. Leur rôle est d’offrir une écoute, d’orienter les victimes et de tenter de rechercher avec elles des solutions durables. Elles travaillent en lien étroit avec les différentes structures de Loire-Atlantique et les associations spécialisées. Les besoins s’avèrent très variables en fonction des situations personnelles. Lorsqu’il faut déposer une plainte, trouver un logement, contacter les services sociaux ou une association.

Et durant le confinement

Pendant la période de confinement, de nouvelles pratiques ont émergé. L’utilisation du téléphone a par exemple permis de mener des entretiens pour libérer davantage la parole des victimes. Les femmes se confiant plus facilement. Veille régulière, envoi de sms, relais direct avec des structures partenaires ont joué un rôle important.

Chiffres clés : 1 054 victimes prises en charges en 2019 par les intervenantes sociales en commissariat et gendarmerie. Elles étaient 969 en 2018 soit une hausse de 9% en un an.

violences-faites-aux-femmes-en-loire-atlantique-le-combat-continue
Pascal Otheguy, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, président du Département de Loire-Atlantique, et Manuel Gomez, commandant chef de la brigade protection de la famille et partenariats (gendarmerie), ont signé jeudi 10 septembre la nouvelle convention pour l’intervention sociale en gendarmerie.

La convention définit un cadre commun auquel se référer pour l’ensemble des professionnels. Notamment ceux du Département de Loire-Atlantique qui travaillent avec les assistantes sociales en gendarmerie.

[box type= »note » align= » » class= » » width= » »]Données et estimations des violences faites aux femmes (issues de l’enquête INSEE Cadre de vie et sécurité 2012-2019.)  4 600 femmes victimes de violences en Loire-Atlantique, la plupart à leur domicile, dont près de 4 000 ont subi des violences physiques, combinées ou non à des violences sexuelles. Ces épisodes violents se sont répétés pour près de 7 victimes sur 10. 3 femmes décédées en 2019.[/box]

L’Observatoire départemental de lutte contre les violences faites aux femmes

La Loire-Atlantique s’est dotée d’un Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes en 2016 afin de mieux connaitre la réalité et fédérer l’ensemble des partenaires.
Les objectifs : Observer, diagnostiquer et analyser notamment les données chiffrées. Mettre en place de nouveaux dispositifs. Travailler en réseau avec les acteurs concernés et échanger les bonnes pratiques. Assurer la coordination des actions de prévention des violences faites aux femmes. Faire connaître l’action du Département dans ce domaine : rendre plus lisible les actions menées auprès du grand public et des partenaires.

Repères : une nouvelle publication à paraitre en septembre

Un nouveau numéro de la publication du Département de Loire- Atlantique Repères consacré au sujet « Violences faites aux femmes en situation de handicap : un sujet tabou – une parole à libérer » vient de paraitre.

Le Département avait pris l’initiative en décembre 2019 d’organiser une journée d’étude avec plus de 200 participants sur la situation des femmes en situation de handicap. De nombreux témoignages et rencontres avaient alors permis d’aborder les spécificités de ces violences. Le handicap représentant un facteur aggravant d’actes violents. Moins visibles et cependant nettement plus exposées, les femmes en situation de handicap sont en effet deux fois plus nombreuses à subir des violences conjugales.

Le handicap, un facteur aggravant

Au sommaire, Le handicap augmente le risque d’être victime. Les chiffres de la violence : une réalité difficile à appréhender. Accompagnement : décloisonner pour plus de transversalité. La construction de la violence, le processus d’emprise à l’œuvre. Une prise en compte récente. Quelques données et estimations des violences faites aux femmes en Loire-Atlantique, hors prise
en compte du handicap. Zoom : le confinement, un période propice à l’augmentation des violences conjugales.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page